Croissance des usages digitaux par les professionnels de santé

Croissance des usages digitaux par les professionnels de santé

Les usages digitaux des professionnels de santé se sont accélérés avec la crise sanitaire. Décryptage de cette tendance forte.

Progressivement, le numérique impacte l’ensemble des acteurs de santé. Parmi eux, les professionnels de santé qui voient le numérique impacter leur pratique médicale et la prise en charge de leurs patients que cela soit en milieu hospitalier ou en médecine de ville.

La crise sanitaire a bouleversé les pratiques en intégrant de nouveaux modes d’interactions et de nouveaux outils pour l’information, la formation, le diagnostic et la relation patient.

Un an après le début de la crise sanitaire, voici un premier bilan de cette évolution.

Une accélération des usages avec la crise sanitaire

Le digital a connu un réel essor avec la crise et est désormais ancré dans la pratique de tous les professionnels de santé 1 :

  • 87% des médecins utilisent au moins un outil digital dans leur pratique depuis la crise sanitaire, alors qu’ils étaient 79% avant la crise
  • Sur l’ensemble des soignants, ils sont désormais 81% à utiliser au moins un outil digital dans le cadre de leur pratique, contre 78% avant la crise.
  • Chez les soignants de moins de 45 ans, l’augmentation est plus marquée avec +6% (81% vs 75% avant la crise)

Concernant le niveau de confiance dans ces outils, 80% des soignants déclarent maintenant faire confiance au digital soit une progression de 26%.

Une confiance si grandissante, qu’ils sont aujourd’hui 63,8% à utiliser des outils digitaux de formation, d’information ou d’aide à la prescription pendant la consultation, au vu et au su du patient. Au-delà de la confiance accordée par les soignants aux outils digitaux, ils sont 48,5% à estimer que ces derniers entraînent un impact positif sur la pratique de l’examen clinique.

Téléconsultation : un premier bilan

La crise sanitaire a permis de développer la télémédecine en France, notamment via la téléconsultation, et de créer des usages aussi bien du côté des patients que des professionnels de santé.

L’Agence du Numérique en Santé a réalisé un baromètre avec pour objectif de mesurer l’adhésion, les motivations et les freins, des professionnels de santé et des usagers vis-à-vis de cette nouvelle modalité de pratique des soins.

Plusieurs enseignements sont à tirer de la 3ème vague du baromètre dévoilée en début d’année 2 :

  • Les Français connaissent de mieux en mieux la télémédecine et sont de plus en plus nombreux à souhaiter y avoir recours et à juger qu’elle est utile pour la santé en France
  • Logiquement, cette amélioration de la connaissance et de l’utilité perçue de la télémédecine va de pair avec une amélioration de l’image de la télémédecine : la France est l’un des pays d’Europe les plus favorables à la télémédecine avec 73% de jugements positifs
  • D’ailleurs, la pratique de la télémédecine a explosé en un an – multiplication par 3 pour les patients et par plus de 6 pour les médecins généralistes -, mais la progression s’est ralentie après le premier confinement (seulement +2 points depuis juin) et la France est encore « en retard » par rapport à l’Espagne ou au Royaume-Uni
  • Comment les médecins pratiquent-ils la télémédecine aujourd’hui au quotidien ? Ceux qui l’ont essayée une fois y ont massivement recours (ils en ont effectué 91 en moyenne) et pour tous types de patients, le plus souvent à leur domicile
  • Partout, la téléconsultation génère un très haut niveau de satisfaction (80% en moyenne en Europe), et, avec 88% de satisfaits, les Français sont parmi les plus positifs en Europe ! Les médecins l’ayant expérimentée en sont aussi tout à fait satisfaits (78% de satisfaction)
  • Convaincus qu’elle nous a aidé dans la crise sanitaire et nous aidera encore à en affronter d’autres à l’avenir, les Français sont, avec les Italiens, le peuple européen réclamant le plus (7 sur 10) aux pouvoirs publics d’investir davantage pour développer l’usage de la télémédecine
  • Le recours à la téléconsultation a d’ailleurs toutes les chances de se développer encore à l’avenir : les médecins actuellement non-pratiquants disent qu’ils y auront bientôt recours et 7 Français sur 10 assurent qu’ils pratiqueraient la téléconsultation si leur médecin le leur conseillait. Reste quelques conditions pour accompagner/favoriser ce développement.

Au-delà des aspects positifs, on observe encore un certain nombre de freins pour le déploiement de la télémédecine. Un des premiers freins est l’existence de zones blanches et de déserts numériques qui ne permettent pas de déployer la télémédecine sur l’ensemble du territoire.

Côté patient, les réticences sont axées sur la déshumanisation de la relation avec le médecin, le risque plus élevé d’erreurs médicales ou la crainte de piratage des données de santé.

Pour les médecins, les principaux freins sont liés à la technologie et l’accès aux outils, la préférence à la relation en présentiel avec les patients ou la peur du piratage des données et la responsabilité associée.

Un usage croissant des médias sociaux par les hôpitaux

A l’heure d’une hypermédiatisation de la santé, l’hôpital public se doit de communiquer plus que jamais pour exprimer ses valeurs, promouvoir son image et faire face en cas de crise.

Pour l’hôpital, les réseaux sociaux représentent un outil exceptionnel de communication vers ses différents publics : patients, collectivités, autorités locales, fournisseurs mais aussi leur public interne et le grand public.

On observe une présence accrue des établissements hospitaliers sur les médias sociaux pour :

  • Enraciner l’hôpital auprès de ses patients
  • Donner de la visibilité aux actions menées
  • Promouvoir ses services ou relayer les campagnes de santé publique
  • Partager de l’information

Selon une étude de Comfluence pour décrypter l’utilisation des médias sociaux à l’hôpital pendant cette crise sanitaire, 96 % des CHU sont aujourd’hui présents sur Facebook, Twitter et Linkedin 3

De nombreux établissements hospitaliers font des réseaux sociaux le socle de la communication hospitalière.  La majorité des CHU a une fréquence de publication quotidienne ou hebdomadaire sur Twitter. Sur LinkedIn, on constate un fort investissement de 45 % des CHU-CHRU qui publient des posts quotidiennement. Facebook permet aux établissements de se rapprocher de son bassin local et de communiquer auprès des patients sur son actualité et ses actions de préventions. 3

Sur Twitter, le volume de prise de parole de la part des CHU/CHRU a atteint un pic pendant la pandémie 3 :

  • 1/3 des tweets des hôpitaux ont concerné la pandémie
  • un pic journalier de 1 400 tweets à la mi-mars 2020.
  • les mots clefs les plus utilisés sont liés à l’épidémie du Coronavirus : Covid, gestes barrières, soutien aux soignants…
  • l’engagement sur les publications relatives à la Covid-19 (97,1 K) représente la moitié de l’engagement de toutes les publications sur les 12 derniers mois (199,6 K).

Le digital prend donc une place de plus en plus importante dans la pratique médicale et la prise en charge des patients avec le déploiement de nouveaux usages qui perdurent. L’enjeu est maintenant d’accompagner les professionnels de santé, dès la formation initiale, dans l’intégration du numérique à la pratique.

1 – Baromètre « Crise sanitaire : accélératrice du soignant 3.0 ? » – 360Medics, Techtomed, Egora, Simforhealth – Janvier 2021

2 – Le Baromètre Télémédecine de l’Agence du Numérique en Santé (ANS) – Vague 3– Janvier 2021

3 – La communication hospitalière en temps de crise : focus sur les CHU/CHRU – Comfluence – Février 2021

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